PORTFOLIO Ghjacumu Santucci.pdf
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G H J A C U M U
S A N T U C C I
S C É N A R I S T E
P O R T F O L I O
2 0 2 3
TABLE DES MATIÈRES
P.02
P.03
P.09
CV
Mal'Concilio
- extrait
Mal'Concilio
- note
P.10
RER - extrait
P.15
RER - note
2
GHJACUMU
SANTUCCI
SCÉNARISTE
FORMATION
2019
Série TV : La révolution
narrative
CEEA, Paris (75)
2014-2016
Master Scénario
École de la Cité, Cité
du cinéma, Paris (93)
2012-2013
Licence Pro TAIS Production/régie
Université de Corse (2B)
2009-2012
Licence Arts du spectacle
Université de Corse (2B)
EXPÉRIENCE
2012-2023
Web3 - world-building & gamification
Dinodawgs, par Adam Dewhirst
(2021-2022)
We Are The Answer (2023)
Courts-métrages - scénariste & réalisateur
Mal'Concilio (en développement,
SOGNI PROD)
Les fées règlent leur conte (2012,
IUT de Corse)
Télévision - scénariste
#PAESE (2017-2023)
Long-métrage cinéma - scénariste
RER (2014)
COMPÉTENCES
2017-2023
Sens du détail
CONSULTANT EN STORYTELLING
Vendez Votre Histoire/web2
Consultant en Marketing Digital pour
entreprises
Élaboration de stratégies digitales
Élaboration d'outils narratifs
Création de formations (e-learning)
Gestion du portefeuille clients
Force de proposition
Organisation
Sens des responsabilités
Esprit d'équipe
2016-2018
SCRIPT-DOCTOR
Pastaprod
Création de fiches de lecture
Mise en place de workshops
Suivi des auteurs
CENTRES D'INTÉRÊTS
Storytelling Référence : Neverwhere de Neil
Gaiman, 1996.
Sport
CRÉATIONS
Basketball en club - 10 ans
2013-2014
Jeux Vidéos Référence : Dark Souls III
CONTACT
+33(6) 25 14 12 78
ghjacumu.santucci@gmail.com
4, rue des platanes, 20290
Borgo
CHARGÉ DE PROJETS
NRJ Corse - radio & webTV
Chef de projets publicitaires et
institutionnels
Élaboration de la stratégie de
création de contenu
Mise en place d'actions publicitaires
Gestion du portefeuille clients et
des équipes
3
Extrait - MAL'CONCILIO
de
Ghjacumu Santucci & Antoine Calmel
D'après le roman de Jean-Claude Rogliano
Canton d'Orezza, 1800. Lors d'une veillée funèbre, une
petite fille fait la connaissance d'un étrange compagnon
de jeu. Ensemble, ils vont explorer la maison... et
réveiller Mal'concilio.
2023 - Tous droits réservés
Ghjacumu Santucci
+33(6)25141278
ghjacumu.santucci@gmail.com
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*NB : Tous les dialogues seront énoncés en langue corse et
sous-titrés en français.
INT./NUIT - ARBRE
LA PETITE FILLE
Quatre... Cinq... Six...
ANDRIA retire sa main. LA PETITE FILLE garde les yeux fermés,
immobile. Un liquide sombre dégouline sur sa joue.
Elle ouvre lentement les yeux. La voilà seule. Autour d'elle,
la table, la nappe, le salon ont été remplacés par un tunnel
sombre, boueux, dont les parois ressemblent à un amas
entrelacé de ronces et de racines.
LA PETITE FILLE contemple les lieux avec terreur.
LA PETITE FILLE
Andria...?
Elle pose la main sur le sol. Aussitôt, sa paume s'enfonce
dans une terre noire et humide. À quatre pattes, elle avance
dans le tunnel végétal, moitié tremblante, moitié perdue.
LA PETITE FILLE
Andria !
Un bruissement, sur sa droite. LA PETITE FILLE se fige. Elle
entend une respiration sourde, épaisse... animale.
Une ombre furtive traverse le tunnel.
LA PETITE FILLE perd l'équilibre...
INT./NUIT - SALON
... et roule près de la table du salon.
Elle est au pied d'un adulte qui ne semble pas l'avoir
remarquée.
ADULTE
Quelqu'un a vu Lesia ?
LA PETITE FILLE se faufile sous une autre table, puis
jusqu'au couloir où elle se redresse enfin.
INT./NUIT - MAISON
Elle s'élance à travers une succession de corridors, dévale
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un escalier, pousse une porte au hasard...
INT./ NUIT - CHAMBRE DU MORT
... et plonge à l'intérieur avant de claquer la porte
derrière elle.
Dos plaqué contre le montant, elle perçoit un groupe de
personnes s'éloigner dans le couloir.
LA PETITE FILLE lâche un soupir de soulagement. Elle inspecte
enfin autour d'elle.
Et reconnaît la chambre qu'elle observait plus tôt.
Là, droit devant, la mystérieuse masse sombre est toujours
étendue sur son lit.
Elle veut s'avancer davantage lorsqu'une main attrape son
épaule. Elle pousse un petit cri : c'est ANDRIA qui la
dévisage.
LA PETITE FILLE
Tu m'as fait peur, idiot !
(Repousse sa main)
Où t'étais...? Je t'ai cherché, je...
j'ai cru que tu m'avais laissée seule.
ANDRIA la toise sans bouger.
LA PETITE FILLE
Et je sais toujours pas ton secret.
ANDRIA se tourne lentement vers le lit au centre de la pièce.
Il fait quelques pas dans sa direction.
LA PETITE FILLE
Andria...!
Il se retourne. Et mime pour la seconde fois un décompte avec
ses doigts. LA PETITE FILLE reste bouche bée.
Avec la même lenteur, ANDRIA lève le bras au-dessus du corps
allongé dans l'ombre. Il passe sa main au niveau du visage,
comme pour lui fermer les yeux.
En réaction, LA PETITE FILLE abaisse ses paupières. Et se met
à compter.
LA PETITE FILLE
Un... deux... trois...
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INT./NUIT - ARBRE
LA PETITE FILLE cligne des yeux.
Face à elle, le tunnel végétal, obscur, boueux.
Elle se concentre sur sa respiration, abaisse à nouveau les
paupières.
LA PETITE FILLE
Quatre... Cinq... Six...
INT./NUIT - CHAMBRE DU MORT
LA PETITE FILLE
Sept...
Elle ouvre les yeux. Cette fois, c'est le plafond de la
chambre qu'elle contemple.
Elle est allongée sur le lit... à la place du mort.
LA PETITE FILLE examine la pièce en tout sens. Près d'elle,
ANDRIA la fixe, souriant.
ANDRIA
Je sais comment tu t'appelles. Je
t'oublierai pas.
Hochement de tête de la PETITE FILLE qui lui saisit le
poignet. Quelques larmes viennent fendre ses joues.
Alors elle sourit à son tour.
Un sourire simple et puissant.
LA PETITE FILLE
Merci.
Peu à peu, les contours de la chambre s'estompent. Les murs
cèdent la place à un ciel d'encre, le plancher à une
végétation aride, les rideaux au tronc d'un châtaignier
géant... Mal'Concilio.
EXT./NUIT - ARBRE
ANDRIA est toujours à sa place.
Près de lui, plus de lit, plus de PETITE FILLE. Mais le corps
massif d'un animal à l'agonie, dont les soupirs rappellent
ceux perçus précédemment dans le tunnel.
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ANDRIA s'agenouille contre l'animal. Sa main vient se perdre
dans son pelage sombre. La bête pousse un dernier râle.
Et dans la pupille de son oeil rond... apparaît le reflet de
LA PETITE FILLE.
ANDRIA
(Off, Chuchote)
On dit que là-haut, dans la montagne,
pousse un arbre géant. On dit qu'il
offre un grand pouvoir... le pouvoir
de guider les morts.
Au loin, un chant ténébreux résonne - Mal'cunciliu, par Canta
U Populu Corsu. Les paroles sont sous-titrées :
"Tu es l'arbre de lumière
Tu es l'écume et l'orage
La fille à l'ombre légère
Lorsque ta nuit se fait voyage
Tu es le chant du cortège
Et le verbe qui dévoile
Démons et sortilèges
Tu es les ténèbres et l'Étoile
Et lorsque la brume emporte
Les voix des ruelles mortes
Et lorsque le chant de l'onde
Chevauche le vent qui gronde
Tu es l'arbre aux mille songes
Qui m'écartèle et qui me hante
Sous tes doigts que le temps ronge
Eclosent des fleurs d'épouvante
Tu es mémoire éternelle
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Ma douleur et ma chimère
Tu es ma terre et mon ciel
Ma colère"
GÉNÉRIQUE
MAL'CONCILIO
Écrit par Ghjacumu Santucci & Antoine Calmel
D'après le roman de Jean-Claude Rogliano
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*NB : Mal’Concilio met en lumière une croyance corse selon laquelle les Mazzeri,
les chasseurs de rêves, traquent un animal dans le monde des rêves avant de l’abattre. En le
retournant, ils découvrent alors le visage d’une personne qui va mourir dans l’année.
L’animal représentait son âme et privée de celle-ci, son corps ne tardera pas à dépérir.
Mal'Concilio est pour beaucoup d'entre nous cette œuvre qui pour la première fois a
montré au monde la Corse telle que nous la voyons. Telle que nous la vivons et ressentons,
loin des clichés habituels. C'est là le désir profond qui m'a poussé à développer ce courtmétrage : inviter le spectateur dans ce monde qui est le nôtre, sur cette île qui est à la fois
pour nous un ventre et un royaume.
Cette idée directrice est retranscrite par la mise en place d'un huis-clos et la mécanique
de l'upside/down, le "monde à l'envers". Le premier, avec le décor de la maison, symbolise
le Royaume, que les hommes se sont appropriés. À l’opposé, l'intérieur de l'Arbre et la forêt,
organiques, renvoient au Ventre, où la Nature reprend ses droits. Il s'agit d'exprimer l'idée
que ces deux mondes, pourtant si différents, coexistent, sont indissociables et donnent lieu à
de nouvelles lois. Le phénomène du "passage" entre les mondes est ainsi particulièrement
important ; l'échange de regards entre Andria et la petite fille, la main sur les yeux de cette
dernière, le décompte... chaque action a un rôle particulier et s'intègre dans un mouvement
général visant à illustrer cette dualité qui compose l'univers du court-métrage et la façon dont
les personnages la ressentent.
L'inéluctabilité de la Mort et notre fuite en avant vers elle constitue la seconde idée
motrice et le personnage principal traduit ce cheminement à chacun de ses pas ; la petite fille
est toujours dans la fuite. Elle fuit sa chambre, sa mère et ses sœurs, elle cherche quelqu'un à
qui confier ses secrets et surtout quelqu'un qui ne l'oubliera pas. Elle fuit son chasseur et le
cherche en même temps ; Andria est à la fois son bourreau et son guide, le seul à avoir vu
son âme et à pouvoir lui offrir ce qu'elle recherche. Car plus profonde encore que la peur de
la mort, c'est la peur d'être oublié qui prédomine au sein de l'âme Corse et la petite fille n'y
fait pas exception.
Deux idées majeures qui s'entremêlent dans le scénario, avec au cœur de l'histoire la
langue corse mise en lumière à travers ces deux vecteurs d'identification, de communication
et de transmission principaux : les dialogues et le chant. En ce qui concerne une œuvre telle
que Mal'Concilio, l'utilisation de la langue corse tombe sous le sens. Le chant, quant à lui,
fait partie intégrante de la culture corse et favorise l'immersion du spectateur en plus de
provoquer de nouvelles émotions tout en venant compléter l'histoire avec ses paroles et en
évitant l'écriture de dialogues superflus. Placer la langue corse dans la bouche des enfants est
une façon supplémentaire d'insister sur son avenir à une époque où elle se trouve en difficulté.
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RER
écrit par
Ghjacumu Santucci
Jonathan est concierge dans une maison de retraite.
Chaque jour depuis trois ans, il doit supporter les
humeurs loufoques des pensionnaires. Pour arrondir ses
fins de mois et désamorcer les conflits, il décide
d'organiser des combats clandestins entre eux.
© 2014 Tous droits réservés
Ghjacumu Santucci
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INT./NUIT - CHAMBRE DE MME DUPUY
Jonathan entre timidement dans la chambre. Il porte un paquet
cadeau.
MME DUPUY, silencieuse, se trouve dans l'un des deux
fauteuils face au mur. Le regard vide, elle serre son ours en
peluche contre elle.
Jonathan referme la porte derrière lui.
JONATHAN
Vous comptiez pas vous coucher sans
votre cadeau, quand même?
La vieille femme sourit légèrement.
MME DUPUY
(triste)
Ca fait longtemps que j'en ai pas eu.
Jonathan dépose le paquet au sol, puis vient prendre place
dans le second fauteuil.
Un temps.
JONATHAN
C'était quoi, le dernier?
MME DUPUY désigne son ours en peluche.
MME DUPUY
J'ai oublié. Mais le plus beau,
c'était lui.
Le jeune homme reste silencieux.
MME DUPUY
(nostalgique)
On était jeunes mariés, avec Joseph.
Qu'est-ce qu'il était beau. On venait
de s'installer ensemble, dans un petit
appartement. On avait pas trop de
moyens, on travaillait dur, mais
ensemble... On était heureux.
Un temps.
MME DUPUY
Et pour notre premier Noël, oh, je
m'en souviendrai toute ma vie... Je
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lui ai offert un beau costume. Pas le
plus beau, ni le plus cher. Mais il
était très élégant, dedans. Après
l'avoir essayé, il m'a dit qu'il
n'avait pas de cadeau pour moi.
La vieille femme plonge son regard dans celui de Jonathan,
émue.
MME DUPUY
C'est ce qu'il disait toujours. Et
c'était jamais vrai. Mais j'aimais
bien jouer la comédie, alors j'ai
rouspété un peu.
Jonathan esquisse un sourire.
MME DUPUY
Et c'est là qu'on l'a entendu. Un tout
petit aboiement. Joseph m'a prise par
la main et m'a emmené le voir, dans la
salle de bains. Il était grand comme
ça, un très beau petit chien. Un bébé.
Il avait fait ses besoins partout dans
la pièce, le pauvre. Peut-être pour ça
qu'il rouspétait, lui aussi. Joseph
disait que c'était parce qu'il était
aussi peste que moi.
Un temps.
MME DUPUY
Alors, j'ai voulu aller dehors, le
promener, montrer à tous le voisinage
quelle merveilleuse petite boule de
poils il était. Et quel merveilleux
mari j'avais... On est sortis, tous
les trois. On a descendu la rue, très
excités.
Un temps.
La nostalgie laisse place à la douleur sur le visage de la
vieille femme tandis que son regard se perd dans le vide.
MME DUPUY
(cont'd)
Et puis tout s'est passé très vite...
Trop vite. On n'a rien pu faire. Il a
traversé la route alors qu'une voiture
passait, on a eu beau l'appeler, il
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n'écoutait pas, pas encore... Il ne
savait pas... C'était un bébé.
Jonathan prend la main de Mme Dupuy dans la sienne. Elle la
serre.
MME DUPUY
Je suis restée longtemps sur le
trottoir, à le bercer... À me bercer.
Et j'ai passé encore plus de temps, ce
jour-là, dans ma chambre, à pleurer
comme une petite fille. Je savais
qu'on n'avait pas les moyens d'en
acheter un autre... Et de toute façon,
j'en voulais pas d'autre, je le
voulais lui. Juste lui.
Jonathan demeure silencieux, ému.
Un temps.
MME DUPUY se tourne vers le jeune homme.
MME DUPUY
Ca faisait des heures que j'étais
seule, quand Joseph est rentré. Ca le
rendait tellement triste de me voir
dans cet état. Lorsqu'il est venu dans
la chambre, il avait les larmes aux
yeux... Il me regardait avec cette
tête désolée, celle qui me faisait
fondre... J'aurais pu lui pardonner
n'importe quoi, quand il me regardait
comme ça... Mais il n'a jamais rien
fait de mal, jamais.
JONATHAN
Il vous aimait.
La vieille femme hoche la tête, bouleversée. Elle serre de
nouveau son ours en peluche, le regardant tendrement avant de
lever les yeux vers Jonathan.
MME DUPUY
(mettant sa peluche en avant)
Et là, il l'a sorti de derrière son
dos. Tu les vois, ses grands yeux
pétillants? Les mêmes que ceux de mon
tout petit... Je les oublierai jamais.
Un temps.
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Mme Dupuy serre de nouveau son ours en peluche, avant de
déposer un baiser sur sa tête.
MME DUPUY
J'aimerais tellement qu'il puisse être
avec moi, mon Joseph... Il a toujours
su me consoler.
JONATHAN
Je suis sûr qu'il est fier de vous. Et
qu'il est content de vous savoir
entourée. Il vous voit, vous savez.
La vieille femme sourit; elle acquiesce en silence.
Jonathan lui prend la main.
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Les jeunes générations ont souvent une mauvaise image des personnes âgées, et
inversement. L’incompréhension de valeurs et d’un mode de vie passés se confronte à la peur
de voir surgir de nouvelles écoles de pensée et s’entrechoquent farouchement là où les témoins
de l’Histoire devraient nourrir les bâtisseurs de demain. Cet écart, l’écart d’une vie, donne
souvent lieu à la dépréciation respective de ces deux communautés, qui ont pourtant tellement
de choses à apprendre l’une de l’autre.
RER se propose ici de constater cet écart de vie avec la légèreté qui caractérise la
comédie populaire, tout en nous rappelant l’importance de l’amitié intergénérationnelle. Pour
la première, il s’agit de réaliser que l’entrée dans le troisième âge ne signifie nullement la fin
de la vie : des combats continueront de se présenter chaque jour, sans cesse, comme autant de
défis à relever avec l’énergie des jeunes années. Pour la seconde, il s’agit de se sensibiliser vis
à vis du savoir et de l’expérience qui entourent chacun de nos anciens, et qui n’aspirent qu’à
être rappelées, écoutées, transmises.
C’est dans cet esprit que le long-métrage comporte de nombreux récits de vie, qui
s’entrelacent au sein d’une maison de retraite représentant notre monde actuel.
Dans la continuité du long-métrage, ce dialogue se situe à la fin de l’exposition et
survient après une séquence comique introduisant les différents pensionnaires et leurs
pathologies. MME DUPUY est la dernière à être introduite ; récemment diagnostiquée porteuse
de la maladie d’Alzheimer, elle est moquée par les autres à cause de l’oubli de son propre
anniversaire.
L’extrait constitue alors une séquence coup de poing dont la charge négative fait écho à
la charge positive de la séquence précédente. L’objectif principal est de saisir brutalement le
spectateur par le col en le forçant à se regarder dans le miroir et lui annoncer la couleur – il ne
s’agit pas ici de provoquer le rire au détriment des pensionnaires et de leurs maladies, mais bien
d’embarquer dans un ascenseur émotionnel faisant des allers-retours entre les angles comiques
et tragiques pour tantôt nous changer en loups et tantôt en agneaux.
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